FAQ pour étudiant.e.s: Négociations 2018-2019 de l’APTPUO

Nous savons que parler de grève est inconfortable. L’idée de la grève inquiète sans doute les étudiant.e.s qui ont vu des conflits de travail survenir dans les universités et les collèges de l’Ontario récemment. Ces actions politiques sont en lien direct avec les difficultés économiques et sociales vécues par les travailleuses.rs universitaires. Vous trouverez ici-bas des questions et réponses qui reviennent souvent parmi la population étudiante chaque fois qu’une convention collective est échue et que le processus de négociations demande une mobilisation en faveur d’un mandat de grève.

Nous encourageons nos membres à se servir de cette foire aux questions. Vous pouvez incorporer ces informations dans vos matériaux d’enseignement en salle de classe ou en ligne pendant que nous attendons que l’employeur négocie une convention collective équitable pour tous les membres de l’APTPUO.

  • Déjà? Encore? Pourquoi? ! ?

Notre dernière convention collective était pour une durée d’un an, ce qui explique pourquoi nous devons recommencer le processus encore une fois.

  • Est-ce que le fait de voter « oui » pour un mandat de grève veut dire que vous êtes en grève ?

Non. Un mandat de grève ne veut pas dire que nous faisons la grève dans les semaines à venir. Un vote pour le « oui » est une tactique de négociation qui démontre à l’employeur que les membres de l’Association ont un front uni et veulent mettre sur pied une convention collective le plus tôt possible.

Même avec vote de « oui », il faut passer à travers de nombreuses étapes avant que l’APTPUO soit en position de grève légale. Durant nos dernières négociations, nous avions un vote de grève de 92 %, ce qui nous aida ultimement à éviter la grève.

  • Qu’est-ce qui pourrait arriver après un vote en faveur d’un mandat de grève ?

Le 11 janvier 2019, notre comité de négociations demanda au ministère du Travail de l’Ontario de se prévaloir d’un conciliateur du gouvernement.

Si les deux parties sont jugées incapables de résoudre leurs différends, le conciliateur déposera un rapport de fin aux négociations (« No Board » en anglais) au Ministère du travail de l’Ontario.

Après le dépôt du rapport de fin aux négociations, nous entamons une période d’attente obligatoire de 17 jours avant que l’Association soit en position de grève légale ou de lockout.

Selon le Ministère du travail de l’Ontario, l’employeur peut demander la tenue d’un scrutin sur sa dernière offre de propositions à l’APTPUO. Pour plus de détails sur ce processus, consultez le site web du gouvernement ontarien.

  • Est-ce que les classes se poursuivront s’il y a conflit de travail ?

Les opérations de l’Université seront partiellement interrompues s’il y a conflit de travail. Si une telle situation se produit, les travailleuses.rs et les étudiant.e.s verront probablement des lignes de piquetage et des points d’information à l’Université ou ailleurs. Nous encourageons nos alliés à ne pas traverser les lignes de piquetage. Les classes données par les professeur.e.s à temps plein pourraient être annulées ou non, selon ce que décideront l’Université d’Ottawa et/ou les autres groupes de travailleuses.rs.

Vous pouvez appuyer les professeur.e.s à temps partiel en vous informant et en passant le mot ou en participant activement aux actions syndicales.

  • Qu’arrivera-t-il à la session en cours s’il y a conflit de travail ?

L’APTPUO et l’Université d’Ottawa négocieront pour compléter la session en cours dès la fin du conflit de travail. Ce genre d’ententes est monnaie courante dans le milieu universitaire en Ontario.

  • On m’a dit que les étudiant.e.s pourraient perdre leurs crédits dans le cas d’un conflit de travail ? Est-ce vrai ?

Les étudiant.e.s postsecondaires n’ont jamais perdu de crédits à cause d’un conflit de travail dans l’histoire de l’Ontario. Les syndicats et les universités se sont toujours entendus pour un protocole de retour au travail qui pose le moins de conséquences négatives pour les étudiant.e.s.

  • Qu’est-ce que l’Université prévoit faire s’il y a conflit de travail ?

Impossible de savoir pour l’instant. L’Université n’a pas fait part de ses intentions aux étudiant.e.s et à l’ensemble de la communauté universitaire. Ce manque de communication explique en partie la raison d’être de notre foire aux questions.

  • S’il y a conflit de travail, cela m’affectera négativement. Cela peut-il être évité ?

L’APTPUO n’a aucun contrôle sur un lockout potentiel, car l’Université d’Ottawa a le pouvoir légal de le déclencher. Si vous ne voulez pas que vos professeur.e.s à temps partiel soient mis en lockout par leur employeur, contactez le recteur de l’Université et demandez-lui que l’on négocie une convention collective équitable avec l’APTPUO.

L’APTPUO a présenté de nombreuses propositions constructives à l’employeur. Un bon nombre d’entre elles n’ont aucun coût financier.

Si l’APTPUO accepte les propositions de l’employeur telles qu’elles le sont présentement, les étudiants verront des conséquences drastiques sur la qualité de l’enseignement qui leur est offerte. De plus, les droits complémentaires et droits administratifs continueront d’augmenter afin de financer les hausses de salaire des hauts gestionnaires universitaires. Les conséquences pour les travailleuses.rs seront l’impact imprévu des compressions budgétaires, la détérioration de leurs conditions de travail et l’augmentation de leur charge de travail.

  • Est-ce que les professeur.e.s à temps partiel sont difficiles ? Pourquoi une entente n’est-elle pas possible ?

Plusieurs propositions concrètes et constructives ont été présentées à l’Université. Ces propositions incluent la sécurité d’emploi, les salaires et avantages sociaux, les conditions de travail, le travail non rémunéré, et la fusion des unités de négociation.

L’Université s’est obstinément refusée à négocier plusieurs de ces questions durant ses rencontres avec l’APTPUO. Les professeurs à temps partiel se sont engagés depuis le début à négocier de bonne foi, et ont demandé l’aide d’un conciliateur du gouvernement afin de conclure une entente. Même s’il y a conflit de travail, l’APTPUO poursuivra dans la même veine, peu importe l’attitude de l’Université à leur égard.

  • Est-ce que les professeur.e.s à temps partiel ne souhaitent que des augmentations de salaire ?

Non. D’autres enjeux sont au cœur des négociations, incluant l’accès aux ressources, la charge de travail et la capacité d’offrir une éducation de qualité aux étudiant.e.s. Ces enjeux sont cruciaux puisqu’ils touchent le groupe de professeur.e.s qui enseignent environ la majorité des cours à l’Université d’Ottawa.

  • Si les professeur.e.s à temps partiel obtiennent plus d’argent, l’Université n’augmentera-t-elle pas tout simplement les droits de scolarité ?

Il n’y a aucun lien entre les salaires et les droits de scolarité. Les hausses des droits de scolarité (et d’autres droits connexes) sont la conséquence du manque de financement de l’éducation postsecondaire par les gouvernements. Les salaires des profs à temps partiel représentent une petite portion des dépenses de l’Université (environ 2 %). Néanmoins, les droits de scolarité et connexes occupent une portion toujours croissante des revenus subventionnant les hausses des salaires des hauts gestionnaires du campus.

Au lieu de demander un financement approprié aux gouvernements, les administrateurs des institutions postsecondaires préfèrent imposer le fardeau du financement de leurs activités sur le dos des étudiant.e.s.

Pour en savoir plus sur les droits de scolarité et autres droits obligatoires en hausse partout au Canada, voici un article (2018) publié par Radio-Canada.